Tous,
ils servaient Messier
Agnès
Audier, directrice de cabinet de Jean-Pierre Raffarin, et
Olivier Greenberg, ancien du cabinet d’Anne-Marie Idrac, ont
été embauchés comme chargés de
mission par Jean-Marie Messier, PDG de la Générale
des Eaux (Canard Enchaîné, 24/9/97). Selon
Oncle Bernard (Charlie Hebdo, 24/9/97), ce recasage
s’applique aussi aux ex de gauche. Ainsi, Thierry de Beaucé,
delorien ex-chargé de mission auprès de François
Mitterrand, ex-secrétaire d’Etat du gouvernement Rocard,
a été nommé au poste de chargé
des affaires internationales de la Générale
des eaux.
Dans
un article sur les lobbies, Capital (juin 1998) se
penche sur « Les géants du multimédia :
en moins de deux mois, ils ont torpillé la loi Trautmann ».
Pour expliquer que la loi gouvernementale « ne
comprendra finalement aucune mesure anticoncentration »,
le mensuel analyse :
« Elle
s’est attaquée à trop gros »,
estime un acteur du dossier. Trop gros ? Vivendi,
par exemple, a des relais auprès de centaines d’élus
locaux (ses clients) ainsi qu’un état-major familier
des allées du pouvoir. Jean-Marie Messier, son patron,
s’est entouré d’anciens hauts fonctionnaires ou membres
de cabinets ministériels de droite comme de gauche
qui ont le bras long. C’est Jean-François Dubos, un
de ces « Messier boys »
de l’ombre, secrétaire général de Vivendi
et proche du PS (il a travaillé avec Charles Hernu),
qui a commandé une note juridique à Guy Carcassonne,
un agrégé de droit public rocardien (comme Catherine
Trautmann), sur le seuil des 25%. Le 30 juillet, l’expert
rend son verdict. Il estime que le projet gouvernemental ne
tient pas car il est « constitutionnellement
impossible de remettre en cause des situations légalement
acquises ». [...] Catherine
Trautmann abandonne en octobre l’idée du seuil de 25%. »
Plus
loin, on lit : « L'écurie
Messier : Pour étoffer ses réseaux,
Jean-Marie Messier, P.D.G. de Vivendi, a recruté une
dizaine de hauts fonctionnaires et un ancien secrétaire
d'État socialiste à la Francophonie, Thierry
de Beaucé. »
Toujours
dans l’article « Lobbyistes de luxe pour grandes
entreprises » paru dans Capital, juin 98,
ces informations sur les lobbies des barons des médias :
« ‘À
ma gauche, Guillaume Hannezo; à ma droite Jean-Pierre
Denis.’ Ainsi pourrait s'exprimer Jean-Marie Messier, le patron
de Vivendi, qui a recruté ces deux inspecteurs des
finances. Le premier au poste de directeur financier, le second
comme conseiller personnel. Deux superbes CV... Ancien collaborateur
de Pierre Bérégovoy, Hannezo est chez lui dans
les cercles socialistes de la haute administration et du gouvernement,
tandis que Denis, qui fut secrétaire général
adjoint de Jacques Chirac à l'Elysée, cultive
les mêmes amitiés à droite. À la
tête d'un groupe qui vit de commandes publiques, Messier
les a choisis pour leurs carnets d'adresses, susceptibles
de faire avancer ses dossiers. Lui-même fut à
bonne école : chargé des privatisations
au cabinet Balladur, en 1986, il rejoignit la banque Lazard
en 1989 pour s'occuper de fusions-acquisitions... La plupart
des entreprises françaises chassent ainsi dans les
grands corps de l'État (Inspection des finances, X-Mines)
les dirigeants qui serviront ensuite de têtes de pont
à leurs réseaux d'influence. […] »
Le
Canard enchaîné, 14/4/1999 écrit :
« Jean-Marie Messier, pédégé
de Vivendi, continue à distribuer des portefeuilles
aux politiques méritants. Le chiraquien Camille Cabana,
président des chasses présidentielles et de
l’Institut du monde arabe, vient ainsi d’atterrir au conseil
d’administration de FCC, filiale espagnole de Vivendi. »
Mme
Lang a été payée par la Générale
des eaux (ex-Vivendi) du temps où Jack Lang était
ministre socialiste, pour un travail aussi fictif que celui
auquel, par exemple, Mme Tibéri et Jean-Christophe
Mitterrand se sont livrés.
Dans
Le Canard Enchaîné (19 juillet 2000),
sous le titre « Vivendi privatise les juges »,
cette information : Francis Castorla, premier président
de la cour d’appel d’Orléans, devrait devenir secrétaire
général de la branche communication de Vivendi.
« Il y retrouvera ses collègues
Alain Marsaud et Sylvie d’Arvisenet, magistrats déjà
débauchés par Vivendi. Son salaire ne devrait
pas être inférieur au double de son traitement
actuel. Avis aux juges à qui il prendrait la fantaisie
de faire des misères au groupe Vivendi :
Messier est en train de se constituer le premier palais de
justice privé. »