| | Kevin Coyne est un petit mec que je trouve roublard, à l'air roublard, et très anglais et j'en ai marre de la musique d'américain, bien souvent j'en ai marre et j'oscille, anglais, ceci dit il fait quand même très fort du blues et il était infirmier psychiatrique je crois bien, mes parents aussi sont de la partie et moi j'ai essayé disons que c'est à cause de Kevin Coyne et disons que c'est un soir dans l'émission de Pierre Lattes que je l'ai entendu la première fois, après j'ai tout acheté et puis je me suis lassé et aujourd'hui il est mort, je ne me suis rendu compte de rien pendant toutes ces années et là je suis triste. guy mercier |
| Quand Kevin a eu son heure de gloire —disons au milieu des années 70—, je n'écoutais que la radio, les grandes ondes : pas souvenir de l'avoir entendu sur Europe 1. Après, vous m'auriez pas fait écouté un vieux mec tout mal fagoté comme ça, même pas ponque. Heureusement, dans la décennie suivante, le label Cherry Red a eu la bonne idée de s'intéresser à lui et moi de devenir moins con. Quand il joue du blues rock bien gras, je ne supporte pas. Le reste du temps, c'est un Ange. Si le monde était bien fait, on serait tous des anges, nous aussi, des vrais gens, inclassables, irremplaçables, uniques, excentriques, imprévisibles, des p e r s o n n e s. Ça ne veut pas dire qu'on serait plus heureux, sûrement moins, souvent. Mais moins cons, sûrement, oui. ec |